Annick Latour

Mon activité professionnelle est multiforme (arts plastiques, théâtre contemporain, littérature de l’imaginaire, comédie musicale pour enfants), mais mon fil d’Ariane reste la philosophie.

La philosophie, ce serait « chercher un chat noir dans une pièce obscure (où il n’y a peut-être pas de chat) ». J’ajouterais : « avec un petit lumignon qui crachote ». La philosophie, c’est l’angoisse et la curiosité. Tâtonnements, trouvailles et doutes. Car ce qui nous constitue et nous entoure est complexe – et à moins de se réfugier dans le « prêt-à-penser », on ne se débarrasse pas de cette complexité.

Ce qui est bien embêtant.

C’est donc bien embêtée (mais assumant mon embêtement) que je coltine partout, en écriture comme en arts, mon lumignon crachotant, ma petite boîte à outils philosophique – imparfaite et subjective. Je ne transporte pas de réponses, mais j’aide à affiner les questions, particulièrement lorsque j’interviens dans des groupes d’enfants ou d’adultes pour faciliter la parole et l’écoute autour de ces « grandes » questions que nous ne nous donnons pas le temps ou le droit de poser, parce que la réponse restera complexe, partielle, contestée.

Or nous avons tous le droit d’être angoissés et curieux – d’« aimer la sagesse » – d’être philosophes. Grâce à la suspension du jugement et à l’étude de la logique de l’argumentation (depuis ma thèse), grâce aussi à la poésie et l’écriture par images, je cherche une philosophie active, dans l’audace et l’humilité. Cette pensée active, c’est ce que je guette et fête dans tout ce que je fais.

Mardi 15 juillet 2025

Annick Latour

Philosophe, autrice de théâtre

Évidences ? Aventures de la sincérité

Cet atelier d’écriture, qui croise la philosophie, offre l’occasion de penser et d’écrire dans un cadre respectueux et sûr. Reconnaître l’évidence pour soi, pour l’autre, c’est devenir capable (et libre) de penser avec sincérité. L’écriture suivra ce fil conducteur, avec une place pour la recherche, le doute, la réflexion, l’erreur.

Je suis convaincue que si chaque humain est capable de penser, alors chaque humain a un désir et un besoin de philosopher, c’est-à-dire : se poser des questions et chercher des réponses au fil de ses angoisses et de ses curiosités. Cet atelier d’écriture, qui croise la philosophie, suivra le chemin suivant: à partir d’un thème (qui n’est pas divulgué à l’avance pour garder la spontanéité et l’étonnement), l’écriture sera amorcée à partir des réflexions de chacun. Nous partagerons ensuite oralement un atelier de philosophie qui permettra la rencontre, l’accord et le désaccord. Chacun·e pourra ainsi profiter des apports et des chemins de pensées de tou·te·s. En posant quelques règles pour ce jeu sérieux et amusant de la pensée, l’atelier permet la rencontre des points de vue et offre ainsi l’occasion à chacun·e de penser des choses différentes et de les exprimer dans un cadre respectueux et sûr.

C’est à partir de cet échange oral que pourra naître l’écriture. Reconnaître le statut de l’évidence pour soi, pour l’autre, c’est être et devenir capable (et libre) de penser avec sincérité, sans subir ni faire subir de contrainte. Le groupe est une occasion et non un couvercle – occasion de découverte de l’autre et de soi. L’écriture prendra des formes diverses selon les participants (essai, poésie, récit, fiction, fable, fragment, questionnement qui cherche sa forme…) , car toute voix peut être philosophique. Nous suivrons d’un bout à l’autre, le fil conducteur fragile et précieux de l’évidence et de la sincérité.

Dans un tel atelier, il y a place pour l’essai, la recherche, le doute, la réflexion. Concrètement: on a le droit de se tromper, de changer d’idée, de ne pas savoir, de partir de ce qu’on est. Je crois profondément aux « tartes Tatin » de la pensée : c’est en se trompant qu’on trouve de délicieuses nouveautés. Bienvenue, donc à la gourmandise philosophique !

En savoir encore plus…

• Annick Latour, Les Écrivaines et Écrivains Associés du Théâtre

• La Java des mammouths, Théâtre musical, Jeune public à partir de 3 ans

• Logique du probable et épistémologie dans les « Essais de théodicée » de Leibniz (Thèse de doctorat en philosophie)

• Parce que tout passe toujours son temps à être déjà foutu, Éditions de L’Harmattan